Au hasard de visites sur le site de la BANQ, dans le pistard, je suis tombé devant une photo de Châteauguay datant de 1936 et qui m’a rappelé un bâtiment que j’avais remarqué récemment, près de l’eau, dans la « vieille partie de Châteauguay ». Je suis retourné sur le site et j’ai constaté que ce bâtiment photographié en 1936 y était encore. J’ai donc produit un montage comparatif 1936 – 2013, le voici:
Par la suite, je me suis posé d’autres questions… la date de ce document coté E57,S44,SS1,PB40-23 indiquait 1936, sans plus. Je me doute bien que le document illustre une crue printanière, mais aucune autre indication.
Pour clarifier, j’effectue une recherche sur google, et je trouve quelques articles reliés à des inondations en 1936, un peu partout dans le nord-est de l’amérique du nord, notamment à Pittsburgh, et situant « l’action » vers le 17-20 mars de cette année-là.
Retournant sur le site de la BANQ, mais cette fois sur la section des périodiques, je fouille dans les numéros de 1936 et trouve, pour l’édition de la Patrie du 20 mars 1936, une correspondance parfaite:
L’article y cite même spécifiquement le cas de Châteauguay:
L’Île de Montréal est ménacée des pires désastres. On n’a jamais vu situation aussi inquiétante. Tous les habitants des municipalités sises autour de l’Île surveillent attentivement la crue et tous les officiers des municipalités menacées par l’inondation ont l’oeil ouvert pour protéger les citoyens. Châteauguay est actuellement le seul endroit attaqué par l’eau et la glace mais pour peu que l’eau continue de monter, des milliers de citoyens seront forcés d’évacuer leur demeure et de trouver refuge chez leurs voisins.
Voilà qui est éloquent! On ajoute :
À Châteauguay-Bassin, l’eau s’est étendue sur les rues et compte jusqu’à 8 et dix pieds de hauteur à certains endroits. La glace s’est amassée à l’Île des Soeurs et a causé le débordement de la rivière Châteauguay. La glace est bloquée à Sainte-Martine et ne semble pas vouloir se dégager.
Ces problèmes touchent autant Trois-Rivière, Sherbrooke, la Malbaie, Chambly, Sainte-Adèle et aussi à Bécancour, où la rivière Gentilly fait des ravages et inonde les routes locales. Montréal paraît avoir été épargné, sauf une région dans le centre de l’Île près de Villeray.
Une recherche du Petit Journal du 22 mars 1936 ajoute ces précisions, trois jours plus tard, au sujet de Châteauguay – peut-être doit-on conclure que l’eau descendait déjà à ce moment?
À Châteauguay-Bassin, plusieurs maisons ont de 2 à 3 pieds d’eau.
L’eau se retire, la vie reprend son cours. Mais pas pour longtemps… (à suivre)